Un bon artisan passe son temps à aiguiser son art. Il affine sa technique, années après années. L’artiste, lui, doit en plus s’impliquer émotionnellement – et c’est parfois vertigineux. Il en faut bien du courage pour accoucher de ses failles et ses errances. Surtout lorsque l’on a connu l’ivresse d’une ascension fulgurante, d’un Olympia sold-out sans avoir sorti un premier album (devenu ensuite disque d’or), des tournées partout dans le monde devant des milliers de personnes, comme au festival Glastonbury en Angleterre, l’Electric Forest dans le Michigan.
Aujourd’hui Fakear, c’est avant tout Théo : avec son émotivité et ses combats assumés, comme celui de l’écologie, en intégrant il y a deux ans « Music Declares Emergency », jouant aux marches pour le climat.
Fakear revient à ses premières amours jusqu’à sa maison-mère, Nowadays, sans pour autant regarder le passé avec nostalgie ou dégoût ; plutôt en le contemplant avec bienveillance, une tape sur l’épaule : « je me suis trouvé », admet-il. Et quand on se trouve, c’est qu’on a arrêté de chercher.